Le thème de cette conférence, présentée salle Saint-Jean de La Motte-Servolex, faisant l’objet d’un article au sein de la présente revue – même s’il se limite à une 1ère partie – ne fera pas ici l’objet d’une synthèse.
En effet, dans ce qui devrait être un compte-rendu, il nous paraît plus utile de revenir, en deux points, sur cet ouvrage qui, depuis des temps immémoriaux, mobilise la tradition populaire des habitants des confins mottero-bourgetains.
Ainsi donc, cette Golette (ce trou) des Fées, qui, selon nous, serait un aqueduc gallo-romain construit à la fin du IIIe ou début du IVe siècle ap. J.-C., provoque, parfois encore, la circonspection de certains. Peut-être par le fait que ce tronçon, d’une vingtaine de mètres de longueur sur un tracé global qui aurait atteint 4 000 mètres, ne représenterait seulement que 0,5 % de l’ensemble… L’auteur que je suis leur répondra que les (pourtant réputés) aqueducs qui alimentaient, à la même époque, la capitale des Gaules, Lugdunum (Lyon), qui, en outre, depuis des siècles ont fait l’objet de très nombreuses recherches, n’ont été repérés que sur 1,35 % de leur réseau (3 km sur 222 !). En outre, nous pouvons préciser que, dimensionnellement et qualitativement parlant, le tronçon motterain n’a rien à envier à ses homologues lyonnais. Enfin, au regard des conditions dans lesquelles il a été – très laborieusement – construit, à savoir dans des pentes de l’ordre de 80 % (40° !) d’une croupe d’alluvions inter-glaciaires (sables et graviers), qui sont, en fait, à l’origine de sa ruine, il est difficile de penser qu’il n’a été qu’une œuvre réalisée à titre exemplaire, à l’instar de celles des Compagnons du Tour de France, une quinzaine de siècles plus tard.
Par ailleurs, à l’heure où les conséquences du réchauffement climatique, notamment à travers ses alternances brutales d’inondations et d’anomalies sèches sont, de plus en plus, nous concernent un peu plus chaque jour, il nous paraît important de souligner pourquoi nos aïeux gallo-romains ont cru bon de créer cet ouvrage hydraulique. Certes destiné à plusieurs usages – comme nous les présentons dans l’article – il n’en reste pas moins que son objectif principal était l’alimentation – avec une qualité jugée alors suffisante – en eau potable d’une nouvelle agglomération créée dans le contexte général des fréquentes invasions en provenance du Plateau suisse au début de l’Antiquité tardive. Jusqu’alors, les populations allobroges, jusqu’en 121 av. J.-C., puis gallo-romaines du Haut-Empire, qui occupaient la confluence des ruisseaux des Combes, du Varon et de la rivière Leysse, au pied de la Pouly, alors en rive méridionale du lac, s’étaient satisfaites de ces eaux, probablement souvent fort limoneuses. Mais, après que les empereurs de la Tétrarchie, principalement Dioclétien et Constantin, aient décidé de défendre le territoire savoyard autour du lac de Châtillon, en créant le portus-burgus fortifié du Bourget, les responsables militaires engagèrent ces travaux de modernisation de salubrité publique.