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Jui
Chambéry
Date : 23 Juin 2025, 14:30

Nous ne savions pas si la deuxième visite du Musée Savoisien remporterait le même succès que la première. Ce sont finalement 18 personnes qui sont venues arpenter les salles du Musée, un tout petit peu moins qu’en décembre.

L’accueil est assuré par Sandrine, médiatrice. Ce musée, initié par Pantaléon Costa de Beauregard, installé dans l’ancien couvent des franciscains, a ouvert en avril 2023 après huit ans de travaux.

La visite commence par le deuxième étage, où juste après les objets du paléolithique,  une immense pirogue carolingienne en bois retient notre attention. Elle a été retrouvée par des plongeurs en 1989 à la pointe de l’Ardre, dans le lac du Bourget. Elle est restée dans l’eau longtemps après sa découverte, puisque c’était le meilleur moyen de la conserver. Elle en a été sortie en 2017. Elle a été traitée pour être exposée au Musée, où elle est entrée en 2023. Elle est conservée dans une vitrine où sont contrôlées en permanence l’humidité et la température. Elle est en chêne, et n’a jamais servi, sans doute parce que le chêne n’était pas de bonne qualité. Elle est le témoin de la vie économique du lac du Bourget, axe de circulation via le canal de Savières vers le Rhône, la Méditerranée… ou la Savoie.

Puis la démonstration de la maquette en relief avec ses zones de culture, son urbanisation, ou encore ses sentiers de grande randonnée démontre la richesse de notre département depuis la nuit des temps.

Les comptes de châtellenie suscitent une interrogation. Pourquoi sont-ils en français ? En fait, la Savoie parle français depuis le Moyen-Age, ainsi que le franco-provençal et le latin.

En face, nous n’avons pas le temps de nous attarder devant les sculptures d’un élément du jubé du Bourget-du-Lac, ni devant le diptyque de Charlotte de Savoie. Nous nous attardons un tout petit peu devant un secrétaire en pente en ébénisterie du 16e siècle, le temps de l’admirer. Et ensuite, nous sommes tout ouïe pour comprendre la mappe sarde, dont l’exemplaire de « Lessaud » est exposé. Comme beaucoup d’objets du Musée, la mappe est changée tous les trois mois. De 1728 à 1738, l’administration du royaume de Piémont-Sardaigne envoie sur les deux départements de Savoie et Haute-Savoie cent géomètres qui relèvent les parcelles. Deux exemplaires de la mappe sont ensuite établis : un en encre noire, destiné à la paroisse, un autre en lavis destiné aux Archives. Auxquelles sont ajoutés les registres d’identification. Un immense travail pour le premier cadastre connu. Jean-Jacques Rousseau y a travaillé, mais c’était pour lui un mauvais souvenir !

Un tour rapide aux maquettes d’habitat fait apprécier la diversité des modes de vie de montagne ou de plaine. Avec la visite d’un studio de la grande période de construction des stations, meublé par Charlotte Perriand.

La guide expose longuement ensuite l’immigration et l’émigration des peuples de Savoie. La Savoie est une terre multiculturelle depuis toujours. Un tout petit symbole en est l’exposition d’objets de poterie, qui présentent beaucoup de ressemblance avec les poteries alsaciennes ou allemandes.

La boîte à répit dans l’ancienne chapelle dit beaucoup de la pratique de la religion dans les temps anciens ( voir le compte rendu de notre précédente visite voir le compte rendu de notre précédente visite).

Des questions s’élèvent devant l’exposition des costumes. Dans la tradition, et dans  notre imaginaire, les costumes sont affectés à des communes de Maurienne ou Tarentaise. Sauf que cela n’est pas si simple, et souvent la mémoire est emplie d’images construites par des photographies ou des écrits pour créer une représentation des Savoyards.

Les vêtements retenus pour l’exposition ont été portés, et les costumes sont rentrés complets dans les collections. Ils sont très fragiles, et remplacés régulièrement pour ne pas être abîmés par la lumière, la poussière…

Leur petit nombre peut générer de la frustration. Mais c’est le moyen de conserver pour les générations suivantes.

La visite se termine ensuite sans avoir le temps de s’attarder sur les peintures de Cruet et l’histoire de Girard de Vienne.

Nous sommes restés presque deux heures dans le Musée. Et n’avons pas vu passer le temps. Chacun a compris qu’il faudra revenir dans ce beau lieu, ouvert tout le temps, où l’histoire des Savoyards se libère de certains mythes.

Une réalisation WATOOWEB

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