La plaine de la Leysse à l'aval de Chambéry
Une conférence de Jacky GIREL, écologue, retraité du CNRS, le jeudi 23 novembre à 19h30 à la bibliothèque des deux mondes
L’évolution des paysages et les fluctuations de la biodiversité dans la plaine alluviale de la Leysse (anthropisation de la nature) seront expliquées en montrant les interrelations complexes unissant climat et torrentialité, aménagements hydrauliques, agriculture et communautés végétales « naturelles ».
Depuis 10 000 ans (Holocène), sous l’influence de facteurs climatiques dominants, la Leysse a modelé le paysage de la plaine de la Motte-Servolex, jusqu’au lac du Bourget, par ses chenaux, dépôts de sédiments alluviaux et prairies humides tourbeuses. Au XIV° siècle, ces facteurs restent prépondérants et le changement climatique du Petit Âge Glaciaire (PAG) est à l’origine d’une première métamorphose du paysage qui est alors marqué par de fréquents bouleversements liés aux crues de la Leysse et de ses affluents. Dès le XVIII°, l’activité humaine (facteurs anthropiques) devient la principale force de changements provoquant une deuxième métamorphose de la plaine de la Leysse et donc la mise en place de paysages inédits (anthropocène). Au cours du temps, le marais pâturé et fournisseur de blache deviendra « prairie » fertile épuratrice d’excréta, plaine cultivée puis plaine urbanisée. Ces dernières années, les activités humaines iront aussi (ingénierie écologique) vers la conservation des dernières reliques d’un paysage « naturel » et même vers des tentatives de restauration d’écosystèmes alluviaux disparus.